Comme tous les mercredis après-midi, les membres de BIOS se sont rassemblés, la semaine dernière, autour d’un morceau de gâteau (Toffee!!! Miam!) et d’un thé. À la table, le principal sujet de conversation était l’urgence de trouver une activité à faire en groupe afin de ragaillardir les relations entre les membres du clan. Le centre est en période de transition : plusieurs doctorants ont terminé leur thèse avant Noël, d’autres membres du groupe ne viennent que très rarement au bureau, nous sommes maintenant quatre nouveaux chercheurs invités et les deux directeurs sont – supposément — en congé sabbatique.
Bien que je n’aie pas senti du tout le manque de dynamisme dont parlent les vieux de la vieille (si ça, c’est un manque de dynamisme, au Canada, les centres de recherche sont littéralement inertes!), je ne peux pas dire que je suis contre l’idée de connaître mieux mes collègues et d’ajouter des activités sociales à mon calendrier.

En écoutant notre conversation parallèle, un collègue s’exclame : « What? You two Canadians are not even able to skate! Isn’t it your national sport or something? » Et de là est partie une série de boutades sur le fait que ni Alex ni moi ne soyons très à l’aise sur des patins et que bien que nous soyons tous deux fans de hockey, nous n’avons aucune chance de faire partie de la moindre ligue de garage… à moins qu’elle en soit une de hockey-bottines. Bref, nos amis européens nous trouvaient bien amusants avec notre incompétence commune et se sont mis à réellement considérer l’idée d’aller patiner sur le SEUL rond de glace de Londres… vraisemblablement pour se payer notre tronche encore davantage.
Je connaissais la Somerset House de nom et je savais qu’on y présente à l’occasion des concerts en plein air et des films, des expositions d’art visuel et qu’elle sert de runway lors de la semaine de la mode (la 2e semaine de février). Par contre, je ne savais pas qu’à tous les hivers, on installait une patinoire dans sa cour intérieure et que celle-ci était ouverte au public.
OK, ici, rectification : ouverte au public pour la modique somme de 15£, sans la location de patins! Il n’en manquait pas plus pour qu’Alex et moi nous accordions, sans nous consulter, sur le fait que les patinoires devraient toujours être gratuites et que dans toute province canadienne qui se respecte, elles ont le statut de service essentiel. Nous raillons sur le fait que les Anglais pensent connaître l’hiver, quand seuls nous, et peut-être Mianna qui vient de la Finlande, peuvent réellement se targuer de comprendre le froid et la neige.
Claire nous explique donc que cette patinoire est réfrigérée par un système puissant afin que cette glace persiste même avec les températures douces et les multiples averses hivernales. Cathy mentionne aussi le fait que cette année, c’est Tiffany, la bijouterie si célèbre, qui commandite l’événement (parce que s’en est un pour les Londoniens). Desmond nous raconte que dans sa famille, c’est une tradition que d’aller patiner à la Somerset House tous les ans et que cela fait partie de ses plus beaux souvenirs d’enfance. Tous ces arguments nous rappellent donc notre situation géographique et nous font finalement taire.
Ce weekend en sortant du TATE j’ai décidé de traverser le Millenium Bridge pour rejoindre la Rive-Nord de la Tamise et aller me balader près de la cathédrale St-Paul. En remontant à pieds sur Fleet street pour rejoindre les rues qui me sont familières autour de LSE, je me suis rappeler que la Somerset House n’était pas très loin et que ce serait le moment idéal pour aller jeter un œil sur la réputée patinoire.
Je ne sais pas comment vous décrire mes attentes. Je pense que l’image de la patinoire de Central Parc à New York est assez juste. Attendez… Tiffany + Somerset House + événement que tous les Londoniens attendent + tradition familiale… ce sont des idées assez graphiques non? Et à ces images mentales s’ajoutent quelques photos et une vidéo aperçues sur le site internet de la maison. Pour vous mettre dans le bain voilà la vidéo :
La Somerset House est magnifique de tous les côtés. Que l’on marche sur le Victoria Embankment près de l’eau ou sur la Strand du côté de la ville, ce bâtiment néo-classique ne peut laisser personne indifférent. Quand je suis entrée dans la cour intérieure par contre, j’ai retenu un petit fou rire. Pour tout vous dire, le lieu est magique, mais la patinoire est minuscule!

C’est là que j’ai constaté que cette saison est plus plaisante chez nous, même s’il fait plus froid qu’ici. Je sais que vous venez de vous taper des journées à -40° et que ce n’est définitivement pas propice à se sortir le bout du nez dehors, mais j’avoue que l’hiver est moins long quand on peut aller patiner, faire du ski ou se chamailler dans la neige. Pour une petite Québécoise, ce n’est peut-être pas la mer à boire, mais à bien y penser je comprends pourquoi les Londoniens en font tout un plat. Je suis ici depuis presque un mois maintenant et j’ai vu le soleil qu’à deux ou trois reprises. Il pleut presque tous les jours et même si l’absence de neige et de grand froid comporte ses avantages, c’est un peu difficile pour moi qui aime tant l’hiver de faire abstraction de cette grisaille.
J’ai donc retenu mon fou rire, je me suis accotée sur la bande et j’ai observé toutes ces personnes glisser joyeusement sous un ciel nuageux. J’ai compris que grâce à ce rond de glace scintillant, Londres essaie de stimuler ses troupes, de faire swingner sa compagnie, de réchauffer l’atmosphère en leur offrant un semblant de féérie hivernale; un peu comme essaie de le faire BIOS avec le thé hebdomadaire et les sorties de groupe.


Bowling alone...
RépondreSupprimerÇa donne envie d'y aller !
À ce collègue qui n'en revient pas qu'une québécoise ne puisse patiner, je réponds qu' après 26 hivers québécois je suis plus frileuse qu'un Antillais! Euh...le pays d'origine n'a rien à voir...
RépondreSupprimerExcellent commentaire Marie, j'avais pas remarqué le petit côté "tissu social" de mon post, haha, même inconsciemment je fais de la science po :)
RépondreSupprimerPatel, mets tes pantalons longs c'est tout!!!! :D
Au,
RépondreSupprimerTu dois maintenant aller jouer au curling: un mélange de glace et allée de quilles.
Sait-on jamais; il y a peut-être des rencontres étonnantes à faire pour une non-patineuse, mais grande glisseuse!
Bonne poursuite de vagabondage londonnien!
Martine
Salut !!!
RépondreSupprimerOuain, pas ben grosse leur patinoire, eh ? Tes dernières chroniques étaient très intéressantes à lire. J'ai beaucoup aimé le British quand je suis allée à Londres....plus présicément la salle avec les momies ! As-tu reçu les photos de Raphaëlle cette semaine ? Je vais trouver du temps cette semaine pour t'écrire plus longtemps !
Famille Wata qui s'ennuie xxxxxxxxxxxxx
Best bowling ever!
RépondreSupprimerPas pire cette patinoire! Puisque je sais patiner, mais que je ne sais pas freiner, cette petite marre remplie de gens serait idéale pour moi!
RépondreSupprimerIci, deux mètres de neige sont tombés dans les derniers 24 heures (voir collette de radio-canada pour plus de détails). Mon chat ne veut plus sortir dehors. On dirait qu'il fait une dépression... La température londonienne, un peu plus clémente, lui ferait peut-être du bien. Je peux te l'envoyer pas la poste?
Écoutes-tu le Superbowl dimanche??? Pas le choix! Allez! Initie les Londoniens au VRAI football!
Ta best, qui part pour Sutton demain!