mercredi 5 janvier 2011

And the journey begins…


Comment dire? C’est mon premier vrai départ. C’est la première fois que je pars pour quelques mois, que je quitte pour autre chose que des vacances. Je pourrai maintenant dire que comme toutes les premières fois, ce départ était à la fois excitant et apeurant. Même si je me suis plongée dans ce projet à plein et que je l’ai planifié pendant des mois, il me semble tout à fait impossible de prédire la teneur exacte, en expérience et en émotion, de ce séjour à Londres.

La seule chose que je me demande maintenant, en plein vol au dessus de l’océan, c’est pourquoi c’est lorsque l’on part, que l’on comprend ce qu’on a, qui on est, qui nous entoure, notre chance?

Probablement parce qu’on est en pleine période des fêtes et que j’ai eu la possibilité de voir beaucoup de monde avant de quitter, mais quand même, je me sens tellement gâtée de pouvoir partager cela avec vous. Ma famille, mes amis. Vos appels, votre présence, vos messages, vos encouragements et votre enthousiasme ont contribué à mon calme, à la certitude que j’ai présentement, que tout ira bien et que ce voyage sera l’expérience d’une vie. Vous serez quelque part avec moi tous les jours, au travail et encore plus ailleurs. Parce que vous êtes ma folie, mon courage, mon sérieux, ma science infuse et mon sourire.

Je ne m’en vais pas pour longtemps. Quatre mois c’est vite passé, je sais. Alors à partir de maintenant, je passe à l’étape suivante et je me mets dans le « London mood ». Je laisse donc derrière moi mon besoin de contrôler les évènements et j’embarque dans l’aventure à fond, en me répétant que c’est mon dernier test. Hum hum, un test… 

J’ai changé beaucoup depuis trois ans. Les personnes qui me connaissent en sont témoins. Bien que je n’aie pas réellement de regret, j’ai mis de côté plusieurs rêves pour vivre autre chose pendant un moment. J’ai maintenant l’opportunité de revenir à mes vieilles amours, de prendre les choses en main, de mettre mes envies au-devant de tout le reste et de botter les fesses aux vieilles craintes que je cultivais (malheureusement). Parmi tout ce que je voulais accomplir : Londres. 

Bon, peut-être pas aussi clairement que ça, mais Londres est comme un appel à moi-même. J’ai besoin de savoir si je peux passer une session ailleurs, mettre au premier plan mon travail, ma passion, moi. J’ai besoin de mettre ma vie en suspend pour aller voir ailleurs ce qui s’y passe. J’ai besoin de me prouver que je suis capable de me retrouver devant rien, sans vous, sans que je me laisse tomber.

Cliché…peut-être. J’arrive pourtant à l’assumer assez pour vous raconter mon lien avec cette ville. Pour vous raconter comment je suis tombée en amour avec elle il y a longtemps.

Londres est la première ville européenne que j’ai visitée sans mes parents. À l’époque j’étais littéralement morte de peur de partir pendant trois semaines sans ce qui me rassurait. La vie m’a montré depuis que ce qui l’est vraiment demeure très différent de ce qui me semblait rassurant à l’époque. En arrivant à Londres, j’avais été séduite par l’ambiance enflammée de la ville, par son caractère artistique et j’ai été absorbée, du haut de mes 15 ans, par toute cette nouveauté. Mais je me suis ennuyée. Tellement. Quand j’y pense, c’est un peu ridicule.

Deux ans plus tard, je suis sélectionnée comme personnalité de l’année au gala méritas de mon école secondaire et au cours de la soirée de remise des prix, ils nous présentent un petit topo des réalisations des anciens du collège. J’étais déjà passionnée par la politique à ce moment-là et lorsque la présentation vidéo nous a montré un ancien qui étudiait à Londres en science politique, j’ai rapidement dit à mes parents que ce serait moi un jour qui serait à sa place.

Aparté : Je vous rassure tout de suite, je ne suis pas devenue adepte de la théorie du « Secret », mais je crois sincèrement que la vie est assez bien faite pour nous amener là où l’on est censé aller. De retour à mon histoire….

Je suis retournée à Londres avec mes parents en 2005, juste après avoir terminé mon baccalauréat. C’était un voyage incroyable encore une fois et je suis revenue à Montréal avec la certitude qu’entre toutes les villes du monde que j’avais visitées jusque-là, Londres était la seule où je pourrais réellement vivre. Cette fois-ci, c’est le rythme qui m’avait enchantée, je me sentais chez moi. J’avais aperçu, pendant notre séjour, la LSE (London School of Economics and Political Science pour les non-initiés) et j’avais silencieusement formulé le vœu d’un jour y étudier.

Les choses se sont passées très différemment que prévu et les années ont passées, mais quand j’ai eu la possibilité d’en revenir à moi, le rêve était encore là. Et la thèse est devenue, par une série de hasards, le meilleur prétexte pour retourner pour une troisième fois chez les brits. Jamais deux sans trois 

Alors, me voilà. Je vous raconterai des trucs plus palpitants dans les prochains posts, c’est promis. Je compte bien vous faire part de mes observations incongrues et de mes expériences saugrenues. Et pour ceux qui ont l’impression de lire mon journal intime, ne vous inquiétez pas, je ne vous ai pas laissé entrer très loin dans mon intimité. J’ai encore un très vaste et foisonnant jardin secret, soyez rassurés!

Pour vous laisser sur une note un peu différente, je peux vous dire que je trouve toujours très spécial de prendre l’avion seule. En plus, comme j’ai l’habitude d’attirer les drôles de personnages, vous pouvez vous imaginer que c’est plutôt propice…

De un, mon voisin d’en arrière m’a pris pour la conjointe de mon voisin d’à côté : un homme d’au moins trente ans mon aîné. De deux, je voyage toujours par pur hasard dans le même avion que quelqu’un que je connais : par exemple quand je suis allée en Allemagne en mars dernier, j’étais sur le même vol que le mari d’une grande amie de ma mère (avec qui on a passé quelques jours à Paris lors du voyage de 2005 dont je vous parlais tantôt) et là c’est Patrick Marier (un professeur de Science politique de Concordia) qui est dans le même vol. De trois, je me fais toujours cruiser par l’agent de sécurité maghrébin (!!) qui fouille mes affaires en me regardant remettre ma ceinture et me pencher pour enfiler mes bottes tout en me disant : « c’est vraiment triste que vous voyagiez toute seule ma jolie mademoiselle ». (soupir!)

Mais bon, je ne désespère pas de trouver un bel anglais sur mon vol qui aurait une Austin Martin pour me reconduire au bureau de mon landlord en arrivant à Heathrow. Une fée m’a dit de regarder autour de moi pour ne pas laisser les opportunités me glisser entre les doigts ;) Je le ferai … et je vous tiens au courant!

7 commentaires:

  1. Geneviève Laplante5 janvier 2011 à 13:17

    Ah mon amie! c'est si chouette de te lire! Et que dire des agents de sécurité...celui de Montréal m'a cordialement suggéré d'enlever ma veste si jamais j'avais trop chaud! euh...

    Bonne arrivée en sol british! Je pense à toi xx

    Gen The Plant

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  2. Si tu avais pu lire dans mes yeux la fierté et le grand enthousiasme qui s'y mêlait lorsque j'ai parcouru ce premier message, tu saurais encore davantage que notre proximité ne s'évaluera jamais en distance kilométrique, mais plutôt en force des liens d'amour que l'on porte en soi. Vogue vers cette grande aventure que la vie t'offre, utilise tous les vents qui te seront favorables et profite de toutes les occasions placées sur ton passage.
    Ton père et moi liront avec joie et intérêt les messages de ton blogue.
    Merci d'avoir pensé créer ce hublot pour garder contact.

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  3. Va falloir que je m'habitue... Ça fait juste 24 heures que tu es partie et j'ai les larmes aux yeux en lisant ton blog (en pleine salle de rédaction, c'est chic mon affaire!)!!!! Tu vas tripper c'est sûr ma best! J'espère que tu as déjà bu ta première pinte à l'heure qu'il est!

    Ariane
    xxx

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  4. Ahhh je suis touché! Vraiment!! Par contre j'ai pas les larmes aux yeux... tsé un gars ça braille pas, pffff...
    Tu vas avoir plein de plaisir je suis certain!

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  5. @ GenThePlant : Toi et moi on fait fureur chez les agents de sécurité...ça doit être à cause de notre sourire :) Merci de me lire mon amie! xx

    @ Maman : Je l'ai appris avec le temps, les choses rassurantes traversent même l'océan...votre amour en fait partie. Vous êtes jamais très loin dans ma tête tous les trois et toujours très très près de mon coeur.

    @ Ariane: Ma best! Là, t'as pas le droit d'avoir les yeux pleins d'eau parce que sinon tes voisins de bureau vont dire qu'en plus d'avoir la best la plus drôle et la plus intelligente, tu as la best la plus touchante...ça serait beaucoup trop, ils voudraient tous me rencontrer :-P Je t'aime!

    @ Mathieu: Haha! Tu pleures...pis j't'hais! ;) xx

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  6. Belle Audrey, c'est un plaisir de partager ces beaux moments avec toi et j'assume entièrement ma féminité en disant que j'ai les yeux plein d'eau en te lisant! (Mon mascara coule, j'ai le racoon look, mais puisque je suis dans le confort de mon salon, aucun témoin ne me voit dans cet état!) Ton expérience est inspirante et tu n'en es qu'à ton deuxième jour! Ahhh ces hommes londoniens... On ne se lasse jamais de leur galanterie.

    P.S. Je suis si fière de mon peuple qui veille à ce que tu ne manques de rien... En passant si le Patel du taxi hochait la tête en te donnant son numéro, c'est clair qu'il te cruisait :-)

    Van xxx

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  7. Haha!!! Trop bon. J'ai oublié de regarder s'il faisait le fameux Patel's Bubble Head :) xx

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