Mon amour des mariages est de renommée internationale. Et ici, quand je dis que j’aime ça, c’est bien sûr du sarcasme. J’ai toujours trouvé les mariages un peu ennuyants et surtout immanquablement quétaines. Sans réfuter qu’il puisse venir le moment dans la vie d’un couple de vouloir unir officiellement sa destinée et fêter son amour, je reste perplexe par rapport à tout ce qui entoure les mariages ; des incontournables chicanes de famille à la musique de matante. Il y a toujours un petit goût de dragée trop sucrée attaché à ces célébrations, ce qui fait de moi l’antithèse du « wedding crashers ».
Alors, je n’avais pas préparé mon séjour à Londres en conséquence du mariage royal. La preuve c’est que j’étais supposée, à la base, décoller pour Montréal le 18 avril, dix jours avant le jour J. Comme j’ai prolongé mon séjour et que tout le monde en parle depuis que je suis en Grande-Bretagne, je n’avais pas le choix que de me laisser prendre au jeu et de participer à la fête. Je me suis vite rendu compte que les Anglais y étaient aussi insensibles qu’un enfant à l’arrivée de Noël et qu’il y avait quelque chose dans tout ça qui m’échappait vraiment malgré mon statut de sujet de Sa Majesté la reine Elizabeth II.
Ce à quoi je ne m’attendais pas du tout, c’est que cette journée allait devenir une des plus intense et agréable expériences de mon voyage. Sans blague, je me suis fait prendre à l’enthousiasme de la foule, à l’esprit de fête qui régnait aux quatre coins de la ville, au romantisme du moment et à l’histoire de princesse bien sûr. Quoi ?! Vous êtes surpris ?! Bien moi aussi…
On s’était donné rendez-vous avec des amis à 8h30 à la station de tube Hyde Park Corner. Dans mon sac à dos : croissants, mousseux, sandwichs, croustilles, bière, et parapluie (il annonçait de la pluie). Le métro était déjà bondé dès cette heure là. Il faut vous rappeler que c’était férié pour l’occasion, alors aucune autre raison ne justifiait de sortir de son lit à part les épousailles de Will et Kate.
On est entré tranquillement dans le parc et on s’est installé devant les immenses écrans qui présentaient déjà les analyses de la BBC en direct. Entre 8h30 et 11h, plus de 150 000 autres personnes se sont jointes à nous. Tous ont installé leur couverte par terre et ont partagé leurs victuailles en trinquant au mousseux (les plus chics au champagne). Les bouchons sautaient en l’air un peu partout autour de nous et déjà on entendait des applaudissements dans la foule, cela bien avant la première image véritable des mariés ou de leur cortège. C’était déjà magique !
La foule derrière moi à Hyde Park |
Dès que les premières voitures ont traversé les grilles de Buckingham Palace, les gens se sont levés d’un bond et se sont mis à applaudir et à brandir leurs drapeaux. À l’arrivée de la Reine sur l’écran, la foule était en liesse pendant que moi je riais de son habit jaune poussin ("Canary Yellow" selon la BBC). Sans surprise, le vrai moment que tout le monde attendait avec impatience était bien sûr la sortie de Catherine et le premier coup d’œil sur sa robe. En attendant, on se demandait à haute voix si William était nerveux. Les gens parlaient de lui comme s’il était leur cousin, leur frère ou leur neveu.
Le souffle coupé, littéralement, on a tous réagi dès qu’on a aperçu la Princesse entrer dans la voiture. Déjà, unanimement, on la trouvait magnifique. N’était-elle pas splendide ?!
Lorsqu’elle a marché dans Westminster Abbey, on a trinqué avec nos voisins de pique-nique, nous à la bouteille, eux avec leurs coupes de plastiques rehaussés par des petits Union Jack autocollants. C’était comme si on avait eu une invitation officielle. Il ne nous manquait qu’un chapeau un peu « too much » et une robe à 3000£.
Pendant la cérémonie, les gens bien préparés ont sorti leur programme et on chanté les psaumes. Je peux vous dire qu’une foule qui chante pendant une messe présentée sur un écran, ça ne peut pas faire autrement que d’émouvoir. C’était beau. Vraiment. Il y avait quelque chose de patriotique et de solennel. Et dès que les mariés se sont dirigés vers les calèches, la fête a commencé en grande trompe.
J’ai passé quatre mois à Londres à me demander pourquoi les gens ne se parlaient pas, ne se souriaient pas, à part dans les pubs après une pinte. Là, tout le monde discutait avec leur voisin, se prenait dans leurs bras, s’embrassait même. L’euphorie était palpable, comme si l’amour des mariés s’était propagé à toute la population et que le soleil avait réchauffé leur attitude.
Après le baiser sur le balcon et les avions qui ont passé au dessus de nos têtes, on s’est dirigé, mes amis et moi, vers Edware Road où quelques autres de nos amis participaient à une fête de quartier, un « street party ». On avait tous envie de prendre un verre de bière froide, la canette tablette dans nos sacs à dos avait soudainement perdu de son attrait à la vue d’un pub sympathique. En arrivant là, on est tombé sur une bande de lurons de 7 à 77 ans qui étaient habillés comme pour aller à un mariage royal : les hommes en costard trois-pièces à queue de pingouin et les filles en robe de bal. C’était beau à voir de les regarder danser et festoyer au milieu des décorations de toutes sortes faisant référence à la royauté et à la Grande-Bretagne. On s’est mêlé à eux malgré notre accoutrement peu de circonstance et en deux temps trois mouvements on s’est fondu au groupe comme si on avait toujours été de la gang.
On a bien bu, bien mangé, dansé comme des fous, discuté avec des personnes extraordinaires (le propriétaire du bar entre autres, sa mère, quelques inconnus attirés par hasard comme nous par l’ambiance du lieu) et on a continué à regarder les images du mariage en rediffusion pour la énième fois à la télévision en s’extasiant devant ce conte de fées.
Mes amies Angela et Cathy avec deux inconnues du Pub! |
Je n’avais jamais entendu une trame sonore aussi entraînante, assez que chaque chanson nous donnait envie de lever les bras dans les airs et de crier « c’est ma toune ! ». J’avais l’impression pour la première fois que j’assistais à un mariage qui rockait, un mariage comme on aimerait qu’ils le soient tous, un mariage romantique, de toute beauté, agréable, festif et qu’on voudrait qui dure toujours.
Je ne sais pas si c’est un coup de chance que ma journée ait été aussi incroyable, mais je sais que je ne m’attendais pas à ça du tout. Je pensais aller au parc, me taper un bain de foule, rien voir du tout, prendre quelques verres dans un pub de quartier et retourner à la maison en me disant « been there, done that » et c’est tout. Au contraire, j’ai vécu l’expérience anglaise la plus authentique et amusante depuis mon arrivée et je me suis réconciliée avec les noces.
Et rassurez-vous, vous n’avez pas à avoir 2 millions de téléspectateurs et toutes les personnes les plus riches et célèbres du monde à votre mariage pour que j’y assiste et que j’y prenne plaisir. J’ai compris que le bonheur dans tout ça, c’est de fêter une journée hors de l’ordinaire pour deux personnes exceptionnelles et toutes celles qui les aiment. Mais surtout, que l'occasion était parfaite pour rencontrer des belles personnes et lâché son fou. En d’autres mots, il faut prendre ce moment comme une pause dans nos vies trop chargées et profiter du contexte pour voir nos amis, notre famille, fêter ensemble et souligner une union. Comme disait le Bishop de Londres qui a sacré le mariage du Duc et de la Duchesse de Cambridge (W&K), il faut seulement que je me souvienne que « chaque mariage est un mariage royal ! »
Bon... je ne sais pas pourquoi j'écrit ca en commentaire! (HA oui je me rapelle je n'ai pas ton adresse email!) j'ai envoyé quelque chose par la malll lundi alors j'èspère que ca va arriver a temps! voici mon email: kaella@balastructures.com
RépondreSupprimerécrit moi! xox