Cette chronique me trotte dans la tête depuis deux semaines. Cependant, on dirait que je n’arrivais pas à l’écrire. Comme si étant donné que j’étais encore dépendante pour un bon moment encore de la technologie, je ne voulais pas faire la critique de ce qui me paraissait, il n’y a pas si longtemps, comme la plus merveilleuse chose du monde. Or, cette semaine, dans ma chambre d’hôtel de Southampton, j’ai lu ma chronique favorite du New York Times et cette phrase a déclenché mon écriture.
« The Internet brings these people together with hash tags and message boards, but it never satisfies them. No matter how much you love someone’s blog or Twitter feed, it isn’t their posts you actually want. »
En janvier, les premières fois que j’ai discuté avec mes parents, mon frère, mes amis grâce à Skype, j’étais épatée d’à quel point c’était tellement mieux que de se donner des nouvelles par téléphone. Voir le visage de l’autre personne, conserver le bonheur du non verbal semblait remplacer presque entièrement la présence de ces gens dans ma vie. L’autre côté de l’océan était devenu l’autre côté de l’écran, tout simplement.
En plus, avec ce blogue, Facebook et les courriels, je réussissais à avoir des interactions quotidiennes, presque instantanées des fois, grâce à ces multiples interfaces de conversation. La nouveauté de mon départ vous motivait à m’écrire; votre curiosité par rapport à ce que je faisais, où j’habitais, comment je m’adaptais, ensemençait nos discussions.
Par magie, quand mon séjour ici a pris un tournant plus normal et routinier, c’est moi qui avais besoin d’avoir de vos nouvelles et de m’immiscer dans votre quotidien. Je me suis mise à vous envoyer des petites pensées que vous retrouviez dans votre boîte de courriel le matin en rentrant au travail ou à vous coller une photo sur votre mur Facebook pour vous décrocher un sourire pendant la journée.
Il y a eu toutes ces nouvelles qui m’ont été annoncées par l’entremise du Web. Ces outils me permettaient d’être avec vous - un peu tout de moins - et de partager vos moments de grands bonheurs et de peine. Je ne vous dirais pas que ce n’était pas difficile des fois de ne pas pouvoir vous prendre dans mes bras, mais j’arrivais à me sentir près de vous malgré la distance.
Mais il y a environ un mois, ma relation à l’écran a changé. Au lieu de focaliser sur la conversation et/ou votre visage souriant, je me suis mise à haïr le moment où je fermais la fenêtre de Skype, le décalage horaire qui vous obligeait à travailler pendant que j’avais l’énergie pour discuter ou à être frustrée par tout ce que je n’arrivais pas à communiquer dans mes courriels aussi longs fussent-ils.
C’est là que je suis arrivée à la conclusion inévitable que la technologie ne remplacera jamais de chaleur humaine, n’arrivera jamais à remplacer une bonne vieille conversation face à face avec les gens que l’on aime. Les silences partagés ne sont-ils pas les plus savoureux?
Je suis chanceuse parce que cette semaine j’ai de la visite. Il y a Vanessa qui est en ville et Stéphanie qui vient passer le weekend. J’aurai l’occasion de discuter des résultats électoraux et d’avoir des nouvelles de l’autre côté… de vous. Mais, malgré tout je sens maintenant l’envie viscérale de vous voir en vrai, de vous toucher, de vous inviter à souper, de rire avec vous et de cogner à votre porte pour aller au marché.
C’est ce nouveau sentiment d’ennui qui me permettra de passer à travers les au revoir déchirants et les dernières promenades dans les rues de cette ville que j’aime inconditionnellement. C’est vous qui serez la motivation dont j’aurai besoin lundi prochain pour fermer la fenêtre, éteindre l’écran et partir vers une autre aventure; celle-là en votre compagnie, l’autre côté de l’océan.
Et tu seras attendue et accueillie et embrassée et et et ...
RépondreSupprimerTa maman
Tu vas être attendu avec amour! j'ai vriament hâte de te voir! si tu viens faire une tours a Ottawa un moment donné email moi ou skype moi et on pourrait aller dinner ensemble ou quelque chose! just hanger out comme on dit ;)
RépondreSupprimerpour ta chronique c'est tellemtn vrai! j'ai des amies qui sont loin et grace a skype et ect on se sent un peu plus proche c'est magique!
as-tu recu mon colis? tu part quand?
XOX ma belle et bonne chance pour finir ta thèse!
kaella charette