Ça sent la campagne jusqu’à Londres! Non, non pas les champs avec les vaches et la bouse là… quoique :-P
Cette semaine j’ai fait les démarches afin de pouvoir voter par la poste et j’ai commencé à lire les journaux à la recherche d’indices qui me permettraient de me faire un dessin du pays que je retrouverai à mon retour. Ne croyez pas que parce que je suis loin, tout ce brouhaha politique n’attire pas mon attention. Je retournerai bientôt au Canada et j’espère sincèrement revenir vers un endroit dont je n’ai pas trop honte. La première partie de mon travail d’électeur (à distance) est remplie, la suite est encore plus importante.
Étape numéro deux : vous parler d’élection sans vous faire fermer la page de ce blogue. Bien quoi? Je ne peux quand même pas passer par-dessus l’occasion de parler de la présente campagne électorale. Vous me connaissez trop bien pour ignorer l’importance que j’accorde au simple geste de voter. Et j’espère sincèrement contribuer à ce que vous fréquentiez les bureaux de scrutin au début du mois de mai.
Bon, j’ai conscience qu’il faille un petit travail de sensibilisation pour que, même vous mes chers amis, compreniez tout l’intérêt de ces batailles de mots. Vous allez dire que c’est mon travail et que j’aime ça, mais je dois vous avouer que les campagnes électorales c’est cool!
Premièrement, parce que ça vous touche tous, sans exception. Que vous soyez étudiants ou que vous travaillez depuis maintenant un bon bout de temps; que vous aillez des enfants ou que vous planifiez en avoir un jour; que vous empruntiez le pont Champlain tous les matins ou rêviez d’un crédit d’impôt sur l’achat de votre prochaine voiture écoénergétique; que vous appliquiez sur des subventions en recherche ou en culture; que vous preniez votre retraite dans 10 mois ou dans 30 ans; que vous soyez fervent défenseur du Québec ou seulement un amoureux de votre province; que vous ayez horreur de voir partir des soldats à l’étranger ou que vous vous souciez uniquement de pouvoir voyager librement partout au monde; que l’état de l’économie affecte votre bonus annuel ou votre emploi directement; la présente campagne électorale vous concerne.
Deuxièmement, les élections c’est cool, parce qu’il faut voter pour avoir le droit de chialer. Ça, c’est ma règle. Si vous n’êtes pas content de ce qui se passe au Canada dans les prochaines années et que vous regardez vos représentants en vous demandant pourquoi ce moron-là a le droit de parole, mais que vous n’avez pas bougé vos fesses le jour du scrutin, fermez là. Je sais qu’un vote ça ne change pas le monde, mais ça vous octroie au moins le droit de chialage. Et ce n’est pas peu dire. Au moins une fois par jour, il y a un truc qui est de la responsabilité du gouvernement fédéral qui a le potentiel de vous affecter.
Voici quelques exemples d’irritants possible : le taux d’intérêt sur votre carte de crédit, la difficulté de se faire servir en français dans certains quartiers de Montréal, le nombre de places en garderie, la diminution des bourses aux études supérieures et postdoctorales (mon présent et mon avenir), qui sera admis comme immigrant ou non, les coupures en culture et dans l’organisation des festivals (l’été s’en vient), la taxe fédérale de vente, l’état du système de santé universel (est-ce qu’on peut encore l’appeler universel?), la gestion des gaz à effet de serre (GES c’est tellement plus hip!), qui vous avez le droit de marier ou non, les appels tellement gossants de télémarketing, la grosseur des nids de poules sur les autoroutes et les constructions interminables qui occasionnent des bouchons monstres, les taux d’intérêt et l’assurance sur les prêts hypothécaires (pour vous acheteurs de maisons, condos et autres propriétés), ce que vous écoutez à Radio-Canada, la gestion de votre réseau cellulaire et votre facture de téléphone, etc. Je pourrais continuer longtemps comme ça…
Troisièmement, les élections c’est cool parce que c’est la mise en scène d’un jeu qui ne laisse personne indifférent. Quand Stephen Harper nous dit que le Canada ne veut pas d’ « érections inutiles », quand les médias exposent une amourette entre deux candidats adverses en pleine campagne ou quand un trop-plein d’émotion incontrôlé au débat des chefs fait la une, on a tous les actes d’une bonne pièce de théâtre. Entre la tragédie grecque et la comédie satirique, les campagnes sont tellement intenses et sous les feux de toutes les caméras, qu’il s’agit d’un faux pas pour faire rire ou pleurer le pays en entier. En plus, avez-vous remarqué le nombre de comédiens qui s’impliquent en politique depuis quelque temps? C’est la preuve que tout ça est un doux mélange de spontanéité et d’organisation et que l’on peut prendre ça à la légère.
Bon, mon but, n’est pas de vous faire la morale, mais plutôt de vous faire comprendre que l’on a pas à passer des heures devant la télévision ou devant internet comme moi pour connaître tous les détails de la campagne électorale, des partis, de leur chef et de leur plate-forme pour être capable de voter. Vous n’avez aucun besoin de tout ça pour faire un choix éclairé le 2 mai prochain. Un conseil : établissez un seul des enjeux qui vous tient à cœur. Ça peut être quelque chose de précis ou de large, de permanent ou d’éphémère, on s’en fiche. L’important c’est que ça vous touche, que vous vous sentiez interpelé par cet enjeu.
Ensuite, écoutez ce qui vous entoure. C’est pratiquement impossible d’être vierge de toute information pendant une campagne électorale. À la limite, lisez le Journal Métro lors de votre prochain voyage en transport en commun et essayez d’identifier quel parti est le plus près de cet enjeu, répond le mieux à votre souci. Si vous aimez mieux vous identifier à quelque chose de plus près de vous, allez voir sur le site d’élection canada et consulter la liste des candidats dans votre circonscription. Celui qui vous inspire le plus confiance, c’est pour lui que vous votez. C’est aussi simple que ça.
La politique, c’est un choix du cœur. La plupart des gens comme moi qui observent la politique à la loupe s’entêteraient à vous dire qu’il faut y aller avec la tête, faire un choix rationnel et informé. Moi je vous dis, laissez nous parler, tergiverser et analyser et laissez tomber ce qui rend la politique si difficile d’accès des fois. L’important c’est d’aller voter, c’est de donner votre opinion sans vous soucier de ce que les gens pensent. C’était ça au départ le sens premier « d’une personne, un vote ». Il n’y a pas de meilleur vote, de vote qui vaut plus ou moins qu’un autre, de vote éclairé, stratégique, etc. C’est un leurre; chaque vote compte pour un et donc, chaque X est important, même celui qui annule un bulletin (au moins il sera compté et pris en considération). La pire chose reste d'être un "free rider" et de surfer sur le vote des autres (qui, en passant, sont statistiquement des Baby boomers ou encore pire, des personnes âgées qui ne comprennent rien de la société dans laquelle vous rêvez de vivre).
Une dernière chose : parler de politique ce n’est pas nécessairement synonyme de chicane ou de débat. Si vous voulez discuter de votre difficulté de faire un choix, trouvez quelques amis et parlez-leur ouvertement. Les gens que vous aimez le plus sont souvent de bons baromètres de vos opinions. Au pire, si ce n’est pas le cas, vous pourrez brasser des idées ensemble et ça vous aidera à faire un choix. Je vous prescris une bonne bouteille de vin et plusieurs blagues de mauvais goût, ça allège l’atmosphère et fait totalement partie de la politique. Je vous l’ai dit, c’est avant tout un jeu … aux conséquences importantes.
L’étape numéro trois de mon rôle d’électrice, est de faire mon propre choix et de voter. Dans mon cas, j’ai un peu moins de temps que vous pour le faire étant donné que je dois renvoyer mon bulletin de vote par la poste avant le 25 avril. Or, je n’aurai pas trop de difficulté à mettre mon X sur le bulletin de vote cette fois. Je crois que pour cela aussi, la distance m’a aidée à voir clair.
Bonne campagne les amis! Et, en passant, aillez une petite pensée pour Miss Marie qui organise tout ce remue-ménage pour le Bloc Québécois dans Papineau. Des volontaires comme elle, il y en a des milliers au pays présentement qui se démènent pour leurs idées et pour faire changer les choses pour le mieux. Votre vote, c’est aussi une manière de valoriser leur travail ;)
Audre, Audrey, Audrey... Ah non, merde... Vivian, Vivian, Vivian !
RépondreSupprimerBonne nuit... je meurs...
Est-ce que ce serait un cri du coeur en manque de sommeil pour que vous votiez Barbot dans Papineau??? J'pense que oui moi :) Héhé!
RépondreSupprimerPour mon compte, vous pouvez savoir que mon choix est facile et cela depuis longtemps déjà. Cette fois-ci, j'ai même une raison de plus. Mon nouveau quartier m'offre une femme formidable comme candidate qui parle Québec à mon goût. J'ai peut-être une chance de gagner mes élections pour une fois! Par contre, M. Layton prend du poil de la bête dans ma province si sensible et portée vers le mélodrame, beau danger en vue!
RépondreSupprimerÀ suivre...