Mes parents sont arrivés samedi et avec eux ils ont amené une deuxième vague de motivation touristique. Juste au moment où je commençais à me sentir un peu trop chez moi, ils m’ont redonné les yeux de celui qui découvre. Il faut que je vous avoue aussi que je me fais payer la traite solidement. Depuis un mois je fais bien attention à ce que je consomme, car mon budget me permet uniquement de subvenir à mes besoins primaires : dormir, manger, me véhiculer et boire de la bière ;) Papa et Maman subventionnent généreusement les activités qui sont au programme cette semaine, s’assurant par le fait même de passer plein de temps avec moi et de vivre l’excitante City of London. Du coup, ça me permet de profiter d’une parcelle de cette ville dispendieuse à laquelle je n’ai pas accès autrement… et de la si agréable présence de papa et maman, ça va de soi. Ils ont été mes compagnons dans le plus grand nombre de mes odyssées et sont probablement de ceux avec qui il est le plus charmant de voyager (et ce n’est pas à cause des gâteries!).
Quand on a discuté de leur venue et des possibilités exponentielles que leur offrait Londres, ils m’ont fait comprendre qu’ils avaient envie de faire de leur semaine une expérience mondaine. On s’était donc, pendant l’automne, réservé des billets de spectacle et on avait pris quelques informations sur des sorties à faire pendant la durée de leur séjour. Je vous parlerai de nos trois soirées lors de ma prochaine chronique, mais pour l’instant je veux partager avec vous notre incursion dans l’Angleterre bucolique.
La première activité à l’horaire se déroulait ce dimanche. Aussitôt arrivés en ville, nous voilà tous les trois dans un autobus en direction de la campagne. Quelques semaines plus tôt, j’avais pris trois places à bord d’un autobus de la Golden Tour pour une excursion vers Oxford, Stratford, Cotswolds et Warwick Castle. Finalement, le planning a quelque peu changé quand notre tour a été annulé à la dernière minute. Sans nous en préoccuper, nous avons tout simplement changé de cap pour aller voir d’autres merveilles de l’histoire anglaise : Windsor, Stonehenge et Bath.
J’étais contente d’aller frayer avec un peu de verdure. La vie en ville est palpitante, mais je reste intrinsèquement une fille d’espace. J’aime prendre l’air et m’imprégner de nature. Ce n’est pas pour rien que, depuis un mois, dès qu’il fait le moindrement un peu beau et que j’ai du temps, je coure vers un des grands parcs de Londres pour me rassasier un peu. Alors, cette sortie était la bienvenue et il s’est avéré bien passionnant d’aller voir le chalet de la reine, le calendrier de Merlin et le village de Jane Austin.
Windsor Castle
Le château de Windsor est littéralement le chalet de la Reine Elizabeth. Elle y passe plusieurs weekends par année et y tient des réceptions assez régulièrement. Le château est situé dans le Bershire, à environ 30 minutes de route du centre ville de Londres, pas très loin de l’aéroport d’Heathrow. Il est le plus grand château habité du monde et l’est depuis plus de 1000 ans de manière consécutive. Les rois et les reines d’Angleterre ont tous vécu dans ses murs et ont contribué à sa construction, son agrandissement et sa rénovation au cours des ans.
La visite est vraiment intéressante et c’est assez chouette de penser que les endroits où l’on met les pieds sont encore occupés par la famille royale. Quand on arrive au château on peut rapidement savoir si la Reine est présente en regardant quel drapeau flotte en haut de la tour ronde : si c’est l’Union Jack Sa Majesté est absente, si on aperçoit le Royal Standard, alors la Reine est à la maison.
Le Royal Standard Britannique |
Malheureusement, je n’ai pas pu prendre le thé avec elle. Beth devait vaquer à ses occupations de … mais, dites, qu’est-ce qu’elle fait au juste la reine ? ;)
Petite anecdote : Le 20 novembre 1992 un gros incendie s’est déclaré dans la chapelle privée de la Reine. Le feu a détruit 9 des appartements officiels et plusieurs autres pièces adjacentes. Afin de financer les travaux de restauration, la Royal Society a décidé d’ouvrir les appartements d’État de Buckingham Palace aux visiteurs. La résidence principale de la Reine en ville ne pouvait être contemplée que de l’extérieur jusqu’à cette date. Comme il est de moins en moins justifiable de prendre l’argent des contribuables anglais pour la royauté, cette décision semblait la plus adéquate afin de conserver le patrimoine du bâtiment de Windsor sans que cela n’incombe aux payeurs de taxes. Fine solution vous ne trouvez pas ?!
Je vous avoue que j’ai été surprise d’à quel point j’ai aimé ma visite. Je ne suis pas particulièrement royaliste et j’ai d'ordinaire davantage un faible pour les palais fastes des Français ou des Autrichiens (Versailles ou Schönbrunn sont assez fantastiques), mais la sobriété (en comparaison, je dis bien) et l’accessibilité du style britannique demeure un gage de leur histoire royale bien particulière.
Écoutez-vous la série les Tudors ? Je m’y remets dès cette semaine. Si vous êtes curieux, allez la visionner, elle est disponible sur le site de la CBC.
Stonehenge
Étrangement, Stonehenge n’est pas impressionnant parce qu’il est immense. Au contraire, quand on y arrive on doit mettre nos attentes de côté, laisser la première impression dans l’autobus (c’est dont bien p’tit !) et considérer la chose pour ce qu’elle est : une énigme de pierre légendaire. Ce monument préhistorique est toutefois fascinant en raison de la taille des pierres qui ont été ancrées au sol il y a près de 3000 ans, de la complexité des cercles concentriques, de sa conception architecturale liée au soleil et aux saisons et du fait que ses bâtisseurs ont utilisé des blocs de grès Sarsen du Wiltshire et des pierres bleues de Pembroke, des pierres bien spéciales que l’on ne trouve qu’à des kilomètres de l’emplacement du site.
Tout ça est étonnant, mais reste que ce qui frappe vraiment l’imaginaire sur la colline de Salisbury, c’est le doute, le mystère, l’incertitude qui demeure encore malgré toutes la connaissance historique, astronomique, anthropologique, religieuse et géologique que l’on a amassée depuis sa construction. Pendant la visite on nous présente plusieurs interprétations possibles que je ne pourrais pas vous divulguer ici faute de les avoir vraiment retenues. J’avoue préférer à toutes ces théories, le fait que l’on n’ait pas vraiment la solution au casse-tête. Étant donné qu’il plane toujours autant de mystère autour de cet amas de roches, il continue encore aujourd’hui de se forger des tonnes d’hypothèses, des plus scientifiques aux plus loufoques. Par exemple, que des extra-terrestres auraient construit Stonehenge comme plate-forme d’atterrissage sur terre pour leur vaisseau spatial. Nice !
Comme j’aime bien raconter des histoires, je vais vous expliquer Stonehenge à ma manière, grâce à la légende qui me plait le plus d’entre toutes les légendes qui circulent à son sujet. L’histoire va comme suit : Le roi des Bretons, Aurelius, voulait bâtir en l’honneur de plusieurs soldats saxons morts glorieusement au combat, un monument à l’endroit où ils avaient été enterrés. Le roi Aurelius, qui est soit dit en passant le père du roi Arthur, demanda à Merlin où l’on pouvait trouver un monument digne des membres de son armée. Merlin lui dit qu’il existait une montagne en Irlande sur laquelle se trouvait un cercle de pierres appelé la Danse des Géants. Ces pierres étaient appelées ainsi, car plusieurs années auparavant, des géants les avaient eux-mêmes ramenés d’Afrique. Le roi Aurelius et son armée tentèrent de démanteler les pierres pour les déplacer, mais ils ne réussirent pas. Merlin leur prêta donc mains fortes et utilisa sa magie pour transporter le mégalithe et le déposer sur la plaine de Salisbury. En un tour de baguette !
Bath
Quel bonheur d’arriver par les pleines du comté de Somerset et d’entrer dans le si joli village de Bath. Ce patelin est célèbre pour ses bains alimentés par trois sources d'eau chaude. Le site de la principale source fut considéré comme un temple par les Celtes et dédié à la déesse Sulis. Les Romains consacrèrent ensuite ce site à leur propre déesse, Minerve. Les bains romains construits à cet endroit sont en très bon état et étaient supposément l’attraction principale de notre visite à Bath.
Il faut que je vous dise que mes parents et moi avons une relation plutôt comique avec les bains romains depuis notre voyage en Tunisie. Quelques jours avant notre retour à la maison, nous avions pris une excursion qui nous amenait à Carthage et Sidi Bou Saïd. Carthage est le site de vestiges d’anciens bains romains vieux de plusieurs milliers d’années. Le guide qui nous faisait faire le tour des ruines était incroyablement mauvais et répétait sans arrêt que les fours, utilisés pour chauffer les bains, étaient dans le sous-sol.
Maman et moi, on était un peu comme des enfants qui rient de leur professeur. On s’est tordu en se moquant du guide toute la journée et on a gardé le réflexe de se dire que les fours sont dans le sous-sol dès qu’on en a l’occasion. « Les fours dans le sous-sol » est devenu notre running gag. Alors, nous voilà plusieurs mois plus tard, à se farcir d’autres ruines, d’autres bains, un autre sous-sol … et à rire autant de notre guide tunisien bien qu’on se trouve à plusieurs kilomètres de lui.
Je ne veux surtout pas sonner suffisante en vous disant que ce n’est pas ce que j’ai préféré de Bath. Les bains sont très beaux et c’est vrai que les vestiges sont particulièrement bien conservés. Mais, je pense que j’arrive à saturation de ruines. Vous, amis qui avez autant voyagé, vous ne trouvez pas qu’à un moment donné les ruines on en a notre dose ?
Le pont habité de Pulteney |
Abbey de Bath |
Bon bon, pour vous rassurer je suis tombée en amour avec le charme anglais de la ville de Bath. L’Abbey, les petites rues marchandes et le pont Pulteney ont contribué à me faire flancher. J’aurais pris plusieurs heures supplémentaires sur notre horaire pour pouvoir profiter davantage de ce lieu séduisant. C’est n’est pas un hasard que l’écrivaine célèbre Jane Austin s’en est inspiré pour écrire Northanger Abbey et Persuasion dont l'action se situe en grande partie à Bath. L’auteure de Pride and Prejudice est peut-être, parmi tous les habitants et visiteurs célèbres de Bath, celle qui est la plus connue.
Sur le chemin du retour, l’autobus nous a fait voir quelques autres sites intéressants de la ville dont le Royal Circus de Bath. C’est une rue circulaire en plein centre de la ville, accessible grâce à trois chemins qui permettent de circuler dans son enceinte. Le giratoire est ceinturé de maisons attachées les unes aux autres. Les portes noires de ces maisons cossues s’ouvrent sur la vie de personnes riches et célèbres telles que Matt Damon et Nicolas Cage. Mais le plus intéressant d’entre ses résidents habite au numéro 14 : le seul et unique Johnny Depp, mesdames et messieurs ! ;)
J’ai passé une excellente journée et je ne suis pas déçue du tout du changement au programme. Windsor, Stonehenge et Bath se sont avérées être autant surprenantes que magnifiques. Je vais définitivement m’organiser une virée à Oxford pour sortir une autre fois du brouhaha de Londres. Cette fois j’irai certainement par mes propres moyens. Je serai peut-être encore accompagnée… qui sait ?
Johnny Depp et... VANESSA PARADIS !
RépondreSupprimerBon, pour répondre à ta question, oui, on se tanne... Comme après trois semaines en Italie où on a même plus envie de voir des églises, si belles soient-elles !
Et tu seras accompagnée pour Oxford. For sure !
Wow No, c'est génial comme excursion ! Tous ces endroits historiques, c'est merveilleux. Comme j'ai hâte de voir toutes tes photos !
RépondreSupprimerFamille Wata